mercredi 4 janvier 2012

Trophées B-More Tough ! (1/5)

(Suite aux problèmes techniques rencontrés sur blogspot, le blog a décidé de faire peau neuve. Vous trouverez dans les semaines à venir de nouvelles choses et l'on commence dès aujourd'hui avec une nouvelle bannière + les trophées B-More tough !)




1/5 : trophée le parpaing d'or : les déceptions de l'année 2011
2/5 : trophée la truelle d'or : ces équipes qui sont chaque année dans une phrase de reconstruction et qui le seront encore pendant longtemps.
3/5 : trophée espoir de l'année : les petits débuts feront (peut-être) de grands moments.
4/5 : trophée le poil dans la main : ces équipes qui ont fait le boulot, sans génie, sans passion.
5/5 : trophée bon père de famille : les valeurs sures de l'année. 




"Et le parpaing d'or, pour leur saison catastrophique, est décerné à :"





3ème INDIANAPOLIS COLTS (2- 14)

L'avis de LauLau : What ? Comment se fait-il ? Les Colts seulement 3ème du "Parpaing d'or" ?! N'importe qui aurait donné les Colts comme la pire déception de l'année. Pas le blog. Pourquoi ? Comme je l'évoquerais plus bas, avec la décision du proprio, Jim Irsay, de mettre fin au népotisme de la famille Polian, il y a des motifs d'espérer; il y a des raisons de croire que les Colts vont sortir de l'ornière en 2012, ce qui n'est pas nécessairement le cas des franchises qui trustent les deux premières places de mon classement.

Pour le reste, on ne pourra que demeurer interloqué par une franchise qui a sombré dans les abîmes en l'absence de son leader Peyton Manning. A titre de comparaison, regardez la saison 2008 de Brady; les Patriots n'ont pas fini à la 1ère place de la Draft. Le fait est que Manning jouait le rôle de fusible. Les Colts ont vécu trop longtemps sur leur acquis. Une certaine forme de confort s'est installé dans une franchise qui ne s'est jamais remise en question, tant que les résultats étaient là. Jim Irsay s'est petit à petit mal entouré, privilégiant l'amitié aux relations d'affaires. Les mauvaises décisions ont été prises et la franchise s'est année après année affaiblie. Il ne s'agissait juste que d'une question de temps avant que l'on en arrive à ce qui peut être comparé à un énorme gâchis. Mais analysons cela de plus près...


Bust : Inutile d'aller taper sur Curtis le peintre; le gars n'était pas fait pour ce boulot. Je préfère cibler Jim Caldwell.


Le 14- 2 de sa première saison n'était que le fruit de l'héritage du grand Tony Dungy (à droite sur la photo).

Une certaine analyse de la situation pourrait aboutir au fait que Caldwell ne pouvait se montrer réactif du fait de l'omnipotence des Polian dans l'organisation. C'est probablement vrai. Il a hérité d'une offensive line qui n'avait pas été testée et une secondary avec des rookies qui étaient tout sauf productifs. Maintenant, lorsqu'il était sur le bas côté du terrain, Caldwell a eu le don pour toujours tomber à côté dans ses choix, que ce soit sur des 4th down, sur la gestion de l'horloge, sur la gestion des hommes. Une rumeur évoque tout le soin que prendrait Irsay dans le choix du futur GM des Colts, ceci afin de travailler de concert avec Caldwell et de pallier les failles du toujours actuel head coach de la franchise. Je ne sais pas s'il s'agit de la meilleure solution.


Winning ! :

Dwight Freeney (°93) : 19 tackles, 8,5 sacks, 2 forced fumbles & Robert Mathis (°98) : 43 tackles, 9,5 sacks, 3 forced fumbles.

Probablement le meilleur duo de la Ligue, capable d'avoir une influence terrible sur une rencontre. J'avais pu voir notamment la rencontre Panthers vs. Colts, pendant laquelle ils ont rendu chèvre Jordan Gross (qui n'est pourtant pas le premier venu de la NFL) et ont fait souffrir Cam Newton. Car c'est justement là le point fort de ce duo : si l'adversaire n'a aucune solution pour les ralentir, leur travail de sape fera sortir le QB adverse de la rencontre et éteindra le passing game adverse. Un apport inestimable.


L'actualité :  Jim Irsay a donc expérimenté la complexité, la difficulté et même la souffrance de devoir virer un vieil ami de 30 ans, qui devrait rentrer dans le Hall of Fame. "J'ai toujours pensé que tout était une question de timing, savoir ce qu'il faut faire au bon moment.", expliquait Irsay ce Lundi en commentant le licenciement de :


Bill Polian (vice-président) & Chris Polian (GM).

Seul Denis Polian (directeur administratif) survit à la bourrasque et conserve son poste. Steve Champlin (directeur des opérations), lieutenant à la solde de Bill Polian, ne verra pas son contrat renouveler. Une parole d'Irsay est à retenir : "Il est crucial que nous allions tous dans la même direction, qu'il y ait une grande unité qui puisse nous permettre de continuer dans le sens que nous nous étions fixé : ce n'est pas seulement être bon sur le terrain. C'est également prendre conscience de la communauté et de réaliser que tout le monde doit travailler en étant uni."

Le management des Colts a perdu au fil du temps son mojo. Les Drafts ont commencé à être mauvaises aux alentours de 2007. Savoir trancher était visiblement une opération trop délicate pour cette franchise-là, que ce soit le fait de conserver Bob Sanders dans un roster ravagé par les blessures ou de ne pas remettre en question cette année les performances de Curtis le peintre dès les premières semaines. La blessure de Manning ne signifie pas tout. Il est probablement le joueur le plus important de l'équipe. Mais vous ne passez pas d'un prétendant au SuperBowl en 2009 à la pire équipe de la NFL sans qu'il y ait des problèmes de fonctionnement plus profonds. Au fil du temps, les Colts étaient devenus un vaste foutoir où il y avait trop de voix discordantes; ce n'est pas pour rien qu'Irsay a employé ce lundi le terme "d'unité". 

Le caractère volcanique et belliqueux de Bill Polian était également un handicap. Que ce soit lorsqu'il appelait à la vindicte populaire pour tous ceux qui osaient dire quelque chose de négatif sur Curtis Painter, ou encore lorsqu'il dénonçait "les rats qui quittaient le navire", ses prises de position publique étaient devenues embarrassantes. Bob Kravitz, éditorialiste au "Indianapolis Star" cite d'ailleurs une anecdote : "Je lui ai alors demandé : "Maintenant qu'il est clair que Peyton ne rejouera plus de la saison..." Polian m'interrompt. Sa lèvre inférieure vibre d'une colère renfermée. "Je n'ai jamais dit rien de tel", répond-il d'un souffle. Je lui signale pourtant qu'il venait juste de le dire 35 secondes auparavant, ce qu'une personne chargée des relations publiques confirma." Il était devenu clair qu'aucun grand coach n'accepterait de cohabiter avec un Bill Polian, qui avait su habilement mettre un homme à lui à tout les postes clés de la franchise. Un Polian qui voulait que Caldwell demeure le head coach la saison prochaine, car celui-ci, homme effacé sans grande personnalité, n'était pas de nature à remettre en question l'omnipotence des Polian. Irsay en a décidé autrement.




Un mouvement qui n'est pas pour faire plaisir à Peyton Manning, qui avait su lier des liens étroits avec Bill Polian : "J'ai été surpris, choqué, déçu (...) Je pensais que l'on aurait pris notre retraite en même temps."

Aujourd'hui, Irsay est tourné vers l'avenir : "Très clairement, nous entamons la phase de reconstruction (...) les décisions qui vont être prises sont cruciales et nous recherchons à nous renforcer au poste de GM, de Head Coach. Nous avons le 1er tour de la Draft. Nous avons à reconstruire pas mal de choses. Oui, le travail est massif." "Reconstruire". Ce mot qui revient dans la bouche d'Irsay. Mais allez-vous reconstruire avec un QB de 36 ans, qui avait déjà montré quelques signes précoces de déclin durant l'exercice 2010, avec un corps abîmé, un contrat en béton armé et bon soldat des Polian ? Ou est-ce que cette reconstruction devrait être confiée à un jeune QB de 23 ans, à qui l'on promet le plus bel avenir ?




Petit passage qui en disait long : interrogé par Heather Cox (ESPN) - "Si Peyton Manning reste avec les Colts et parvient à rester en bonne santé, comment prendriez-vous le fait d'être son remplaçant ?", Luck répondit la chose suivante : "Si cela se passe ainsi, je suis sur que tout se passerait bien. Si l'on doit en arriver là, ainsi va la vie. En tout cas, si cela se déroule ainsi, je ferais tout pour donner le meilleur de moi-même."

whoo ?! "Ainsi va la vie" ??? c'est tout de même très loin de "hey, les fans des Colts, j'arrive et j'ai hate de vous rejoindre" ! Comme futur nouveau multi-millionnaire, Luck est à une position difficile... Non seulement, il doit marcher dans les traces de la légende du coin, Peyton Manning, mais si jamais Irsay se décidait à libérer ou à trade Manning, Luck serait alors perçu auprès des fans comme le félon qui a forcé la main d'Irsay. Imaginez une saison chaotique et les fans seraient les premiers à se dire : "Si l'on avait conservé Peyton, on en serait déjà à 12 victoires."

Cela sera aussi l'occasion de vérifier que Manning est un gentleman. N'avait-il pas déclaré que son frangin Eli aurait du jouer dès sa première année de rookie avec les Giants ? N'a-t-il pas souvent répété que sa première année de rookie avec les Colts lui avait été extrêmement bénéfique pour le reste de sa carrière car il n'avait pas ciré le banc ? Manning doit rechercher un agrément entre gentleman avec Irsay, prendre son chèque et partir. Je suis sur qu'il serait accueilli les bras ouverts du côté des Jets, par exemple. Le boulot du futur GM sera donc déterminant : "Salut, ta première tâche sera d'aller dire à Peyton qu'il peut partir."  

Alors qui justement pour ces Colts-là ? une rumeur insistante évoque... un ticker Jeff Fisher (GM) - Jim Calwell (head coach). On évoque également le talentueux Eric DeCosta (formé par Ozzie Newsome et qui devait prendre la succession du grand manitou des Ravens lorsque celui-ci se déciderait à raccrocher) ou encore Reggie McKenzie (directeur des opérations des Packers). C'est encore trop tôt pour se faire une idée. Cependant, Caldwell peut se faire des cheveux blancs.  

(UPDATE : 4 Janvier; 23H : ceci vient de tomber : Tony Dungy donne son opinion sur le sujet.) 









2ème TAMPA BAY BUCCANEERS (4- 12)


L'avis de LauLau : C'est à se demander si le concept du "Youngry" (jeune & affamé) tenait plus de l'idée fumeuse d'une agence marketing pour faire revenir les gens au stade. J'ai déjà évoqué beaucoup sur les Bucs dans mes précédents articles, à savoir un coach nounou incapable de gérer les égos de ses stars, un proprio tellement obsédé par son club de foot (Manchester United) qu'il y met tout son argent, une franchise qui fonctionne à moindre coût avec un roster trop jeune, un déséquilibre évident entre jeunes individualistes qui ne sont pas mis au pas par des mecs d'expérience - ceux-ci coûtant trop chers. 

Changer de coach est un mouvement destiné à satisfaire les fans, rien de plus. Est-ce que le nouveau coach aura des moyens mis à sa disposition ? Il me semble d'ailleurs que Mike Williams (WR) & Aquib Talib (CB) sont en fin de contrat. Les conserver demandera de sortir le chéquier. Scrutez avec attention les prochains mouvements à venir; ils détermineront les contours de la franchise. L'identité du nouveau coach donnera les premières indications : un Jeff Fisher (pendant un temps envisagé par les médias; voir plus bas) ne peut décider de s'engager s'il n'a pas l'assurance d'avoir les moyens nécessaires pour mener à bien sa mission. La concurrence est grande cette année entre les franchises et les coachs coûteront chers, ce qui n'amène pas à être optimiste pour l'avenir des Bucs...


Bust : Beaucoup. Un LeGarrette Blount mériterait quelques bons coups de pied au cul. DaQuan Bowers a confirmé son slide de la Draft 2011. Entre autres. Mais la plus grosse déception des Bucs, c'est certainement la performance de Josh Freeman. 22 interceptions et une lecture du terrain digne de Tim Tebow !





La régression de Freeman a heurté les esprits du côté de Tampa et se trouve être l"un des arguments régulièrement retenus contre Morris. 


Winning ! : Vu les résultats de la franchise, ce n'est pas évident. J'ai envie de rendre hommage à un vétéran qui a bien tenté cette année. En vain, trop seul, trop isolé, il a assisté impuissant à un collectif qui s'est brisé en morceaux, où chacun faisait son petit numéro dans son coin. 


La probable dernière année de Ronde Barber s'achève sur une saison éprouvante, mais également sur une blessure ce dimanche dernier. 


L'actualité :  Raheem Morris a donc été viré. Il est à noter que Mark Dominik (GM) demeure en place. Après, il y a la version officielle qui laisse à entendre que tout s'est bien passé : "Je ne peux que remercier toutes les personnes qui ont été impliquées. J'ai failli y arriver. J'ai failli ramener la victoire chez nous. A la fin, il n'y a rien à regretter. Les dix derniers matchs, je ne pouvais rien faire." Le passage est issu d'une confidence à Roy Cummings (Tampa Tribune).


"Je ne peux avoir une approche négative, envers personne, ni envers Mark Dominik, je le dis : personne. Je ne peux pas faire cela. Ils ont été trop bons avec moi."

Après, il y a le reste : "J'ai déjà répondu à cette question plusieurs fois : si j'avais la décision, je ne me virerai pas. En un an, vous ne passez pas d'un candidat au "Coach de l'année" pour aboutir à l'un des pires coachs de la NFL (...) Je crois dans les gars. Je crois dans le système mis en place. Je crois dans le programme. Je crois en ce que nous faisons et à chaque personne dans l'organisation. " Oui, mais bon, c'est bien gentil mais qu'est ce qui n'allait pas ? Par exemple, cette reproche du jeunisme absolu qui masquait le fait que l'organisation ne voulait pas dépenser beaucoup en terme de masse salariale : "Nous avons passé un accord collectif pour aller vers les jeunes. C'est ce que l'on voulait faire. Parfois, pour devenir meilleur à une position, vous devez accepter de passer par une phase où vous allez être pire. (note du blog : Morris sous-entend que le coût de l'inexpérience vaut le challenge avant d'atteindre la performance) Nous avons par exemple pris la décision de prendre un jeune ILB (note du blog : Mason Foster). Est-ce que nous étions sur la même page, nous quatre avec les Glazer ? ( note du blog : Raheem Morris, le GM Mark Dominik, les deux frangins Glazer) Qu'importe j'ai envie de dire, car, au final, on avait tranché."
    
Qui maintenant pour la suite ? Jon Gruden, qui apparaissait comme le candidat idéal la semaine dernière, a finalement répondu qu'il ne bougerait pas. Info ? Intox ? Qu'importe car le jour suivant, lors du déplacement chez les Falcons, les médias voyaient Jeff Fisher, l'ancien coach des Titans, dans l'hôtel des Bucs... sauf que le fiston de Fisher jouait dans le stade juste en face, à Auburn... Putain de comique de situation digne du pire des vaudevilles. Si Fisher a reconnu depuis qu'il y avait un réel potentiel non exploité chez les Bucs, il est bien plus probable de le voir, sauf énième retournement de situation, partir chez les Rams, les Dolphins ou les Colts. Non, la toute dernière rumeur évoquait plutôt l'intérêt des Bucs pour Mike Sherman. Les Bucs vivent visiblement dans le passé; ils ont en tête les trois titres de la NFC décrochés par l'ancien coach des Packers entre 2002 et 2004. En 2005, les Packers perdaient sur blessure Javon Walker (WR), Bubba Franks (TE) & Ahmad Green (RB) et finissaient l'exercice à 4- 12. Sherman était évidemment viré. Coach des Texans A&M entre 2008 & 2011, Sherman en sort avec un record relativement modeste de 25- 25. L'intérêt des Bucs dans cette histoire serait de relancer Josh Freeman avec l'expérience du coach qui a géré l'égo de Brett Favre. De plus, alors qu'on le croyait définitivement oublié, il est certain que Sherman ne devrait pas trop être gourmand en terme de salaire. On verra si la rumeur Sherman s'amplifie dans les prochains jours.

(UPDATE : 4 Janvier; 22H : Chris Hovan, ancien DT des Bucs, a tweeté ceci :



Il semble que la quête des Bucs continue.)

Autre actualité concernant les Bucs : Joel Glazer a pris la parole dans le Tampa Bay Times pour indiquer que la franchise ne souhaitait plus disputer de rencontre à Londres. Tampa a joué un match à Wembley lors de deux de ses trois dernières années; beaucoup y voyaient une manoeuvre intrigante des Glazer, du fait que la billetterie était loin de faire le plein à Tampa. De même, les Bucs ne sont jamais loin lorsque des rumeurs se mettent à évoquer l'apparition de la première franchise de la NFL en Angleterre. "Comme vous le savez, nous y avons joué cette année. Mais nous avons informé la Ligue que nous ne souhaitions plus y participer dans le futur. Nous avons contribué à ce que la NFL puisse se construire à l'international. C'est formidable. Maintenant, on veut se focaliser sur nos propres bases et nous développer; c'est ce que nous leur avons dit. L'équipe a vécu une belle expérience là-bas, même si, malheureusement, cela s'est terminé dans la défaite. Mais, aujourd'hui, la nouvelle direction, que nous prenons, se passe ici, à Tampa."















1er NEW YORK JETS (8- 8)


L'avis de LauLau : Lorsque, le week-end dernier, j'ai été amené à faire un choix entre les Cowboys & les Giants, j'ai écrit la chose suivante : "Souvenez-vous de cette règle d'or dans ce business : "Un Ryan qui l'ouvre, c'est un Ryan qui finira par perdre." C'est sévère, ironique et cassant. Cela s'est pourtant vérifié au fil du temps. Si l'on avait écouté Rex (le frangin de Rob, le coordinateur défensif des Cowboys), les Jets auraient déjà 2 bagouzes de champion au doigt... Le comble de la situation à mon sens et c'est pourquoi les Jets méritent le trophée "Le Parpaing d'or" de B-More tough, c'est que Rex est arrivé à une certaine forme d'impasse dans le développement de la franchise des Jets, en ayant construit un collectif de joueurs à son image : têtu, individualiste et grande gueule.

Pour sa première expérience (débuté en 2009) en tant que Head Coach, Rex fait face à un grand défi pour la nouvelle année : se remettre en question, lui, ainsi que ses méthodes de travail. L'orgueil est une qualité nécessaire pour être un winner ! Mais lorsque l'on prend les choses à titre personnel, l'orgueil s'efface pour laisser place à la vanité. Rex n'a pas discerné la mince frontière entre les deux et s'est entêté à jeter son dévolu sur des divas (Bart Scott, Santonio Holmes, Derrick Mason etc...). Il croyait que le côté belliqueux de ces joueurs se traduirait par des performances indiscutables sur le terrain et non pas par des états d'âme vaporeux. Sa gestion s'est retournée contre lui.  
    
Je suis convaincu que Rex est un formidable coach qui a, notamment, ce qui est primordial dans ce métier : le flair. Mais, aujourd'hui, il doit accepter le fait que le roster des Jets ne peut être constitué que par 53 répliques de lui-même. Il en va de la sécurité de son poste.  


Bust : Il serait tellement facile de taper à nouveau sur Mark Sanchez. Du bashing anti-Sanchez, on en a fait toute l'année. Non. Et puis nous sommes dans la rubrique "bust" qui évoque une déception en 2011 : la saison 2011 de Mark Sanchez n'est pas décevante; elle confirme juste que le garçon est tout simplement un mauvais QB.


La Comedia Del'Wide Receiver !

A la lecture du roster de début de saison, cela sonne comme un mauvais polar : une diva capricieuse & feignasse (Holmes); un apprenti-gangsta du Dimanche, fraîchement sorti de prison, qui avait trouvé le moyen de se tirer une balle dans les couilles, dans le haut de la jambe en glissant son pistolet dans son pantalon baggy, tout en oubliant de mettre le cran de sécurité (Burress), un papy ronchon (Mason) et un jeune puceau inexpérimenté (Kerley). Au moins, un argument en faveur de Mark Sanchez : difficile d'aboutir à quelque chose avec un tel assemblage fait de bric et de broc. Mais nous reviendrons un peu plus bas sur la Comedia Del'Wide Receiver.


Winning ! : Difficile d'être satisfait par la saison des Jets. Je vais tout de même rendre hommage à Nick Mangold (C). Son absence, durant la première partie de la saison, s'est largement faite ressentir. L'offensive line fut incapable d'ouvrir des brèches pour ses coureurs. Ce n'est pas pour rien que Big Daddy a décrêté le retour à un esprit ground & pound lorsque Mangold est revenu sur le terrain. Petite vidéo de Mangold dans un rôle inattendu :  





L'actualité :  L'épisode Santonio Holmes a donc cloturé en beauté l'ultime représentation, ce dimanche, de la Comedia Del'Wide Receiver. Accessoirement, c'est tout bénéfice : le battage médiatique autour de l'affaire Holmes a permis d'éviter que l'on se focalise sur les bonnes questions, à savoir : les performances sportives de ces Jets qui n'ont donc pas répondu aux attentes.

Pendant toute la rencontre contre les Dolphins, Holmes faisait la gueule, s'isolant en s'asseyant loin de ses coéquipiers. Alors que nous sommes dans le 2 minutes warning et que les Jets tentent de revenir au score, Holmes ne réapparaîtra pas sur le terrain. Pourquoi ? En conférence de presse d'après-match, Holmes indiqua : "C'était une décision du coach (...) Patrick (note du blog : Turner) est venu, m'a tapé sur l'épaule et m'a dit que je devais sortir." Une affirmation qui sera vite démentie par Rex Ryan, himself : "J'ai regardé autour de moi et je me suis demandé où il était. Je ne l'ai pas mis sur le banc; vous devriez lui poser la question." Une source anonyme amène un tout autre son de cloche dans le Star Ledger, estimant que Brian Schottenheimer, le coordinateur offensif, était arrivé à un point de non retour avec le WR. En fait, les problèmes sont une accumulation d'incidents répétés tout le long de l'année et qui se sont accentués durant la dernière semaine. Ainsi, Mercredi dernier, Mark Sanchez organise une réunion entre les joueurs afin de se préparer au mieux pour la rencontre essentielle contre les Dolphins. Ce jour-là, Sanchez & Holmes s'accrochent; la réunion n'aboutit à rien et est reportée d'une journée. Holmes ne viendra pas :




Contre les Dolphins, Holmes passe son temps à bouder, s'isole. Dans le 4ème quart, il est pris à partie, dans le huddle, par Wayne Hunter (T) qui lui reproche son manque d'implication :



Assez équivoque en tout cas que le nom de Schottenheimer soit réapparu ici avec cette relation en forme de non-retour avec Holmes. Replongeons-nous à l'après-match contre les Ravens en Week 4 : Derrick Mason s'enflamme : "Il y a des as dans cette attaque-là..." Jamais confirmé mais souvent évoqué par de multiples sources, Mason, assisté de Holmes & de Burress vont rencontrer Rex Ryan afin de se plaindre du système mis en place par Schottenheimer, accusé d'être trop conservateur et de ne pas faire briller ses WRs. Malgré les dénégations des différents partis, que ce soit Ryan, Tannenbaum ou les joueurs eux-mêmes, Mason passera une grande partie de la rencontre contre les Patriots sur le banc avant d'être trade chez les Texans, dans ce qui semble bien être comme une tentative de décapiter un mouvement de rebellion contre Schottenheimer. En vain, le mal était fait. Avec notamment la passe d'armes par presse interposée entre Holmes & Brandon Moore (G); le WR critiquant le boulot de l'offensive line, accusée de ne pas donner assez de temps à Mark Sanchez pour lancer des deep ball (et donc de le faire briller).      

Ryan a confié ce Lundi qu'il avait commis une erreur en confiant le capitanat à Holmes dans une tentative à l'amiable de calmer un vestiaire remonté :




 Dans le New York Daily News, un "vétéran respecté" des Jets enfonçait le clou : "Je ne vois pas comment il pourrait revenir après cela." A opposer avec le contrat de 45M $ signé par Holmes en début de saison (dont 7,5M $ garantis en 2012). Il n'est donc pas étonnant de voir Rex avoir également son petit mot sur le sujet : "Il y a beaucoup de choses positives au sujet de Santonio. Est-ce qu'il y a des choses à corriger ? Oui. Pas uniquement avec lui, avec tous les autres, moi inclus." 

Cette semaine, les joueurs débarrassaient leur casier à Florham Park. La réalité n'est pas évidente : la saison est terminée. La presse a libre accès aux vestiaires, même si le service d'ordre est en nombre. Bart Scott s'enflamme soudainement et fait un doigt d'honneur à un photographe du New York Post : "Prends une photo de cela et dégages de mon chemin." Un incident qui devrait être suivi de très près par la NFL. Quoi qu'il en est, après la pire saison de sa carrière, Bart Scott devrait faire partie de ceux qui prendront la porte dans le grand coup de balai des Jets mais l'ILB ne se fait pas de soucis : "Tout ce que je sais, c'est que j'ai un contrat garanti pour 4M$."

Vient ensuite le "héros" du moment : Santonio Holmes qui prend ses affaires et s'en va, sans un mot, bien gardé par un membre de la sécurité (à droite sur la photo) :





Mais, voici venu le temps des rires pleurs et des chants, de l'île aux enfants, c'est tout les jours le printemps... désolé, je m'égare. Voici venu le temps du speech de fin de saison de Rex Ryan et coup de théâtre, le coach des Jets fond en larmes devant ses joueurs :



Matt Slauson (G) a visiblement reçu cinq sur cinq le numéro de Ryan, indiquant à la presse que le coach des Jets souhaitait que l'équipe retrouve de son unité. Un message que le rookie Greg McElroy ne semblait pas avoir assimilé ce Mercredi après-midi, allant taper sur certains de ces coéquipiers "extrêmement égoistes" qui "se foutent de gagner ou de perdre." La rumeur est déjà en marche, racontant que McElroy ciblait principalement Holmes & Cromartie.

Quid de l'avenir des Jets maintenant ? Brian Schottenheimer est très courtisé (Dolphins ? Jaguars ?) et devrait devenir selon toute vraisemblance Head Coach cette saison dans la NFL. Son départ pourrait ramener un peu d'unité dans le corps offensif des Jets, ce qui aidera à faire passer la pilule de devoir supporter Holmes une année supplémentaire. La situation contractuelle de Holmes rend les choses délicates; un trade n'est pas envisageable au vu du contrat du joueur + sa mentalité détestable. Au pire, Holmes sera isolé : Mason est porté disparu (viré des Texans en Décembre), Burress est en fin de contrat. Il ne reste plus que le rookie Kerley, très apprécié par Rex. Les Jets iront WR à la Draft, sans aucun doute. Rajeunir et assainir le poste permettrait à Mark Sanchez de prendre confiance en lui... sauf que... je l'ai dit plus haut : je crois sincèrement que Rex est un bon coach. Il ne peut pas ne pas remarquer que Sanchez n'est pas le QB de franchise si attendu. Plus haut, j'évoquais également le scénario d'un Peyton Manning tirant sa révérence avec les Colts. C'est aussi un scénario sur lequel compte Rex Ryan, comme l'indique Manish Meta (New York Daily News). En 2008, les Jets avaient déjà fait tout ce qui était en leur possible pour accueillir Bret Favre. 
    






Autres prétendants au trophée "le parpaing d'or" : les San Diego Chargers (8- 8) auraient pu monter sur le podium. Chaque année, la franchise régresse en terme de résultats. Elle est à l'image des Colts, souffrant de la présence de mauvaises personnes dans l'organigramme. La Nightmare Team, les Philadelphia Eagles (8-8) ont été la blague de l'année : des mercenaires recrutés à prix d'or devenus des bidasses en déroute. Cependant, les Eagles ont l'avantage d'avoir, à contrario des Chargers, un excellent organigramme entre un proprio impliqué et un coach travailleur qui sait se remettre en question. 2011 ne devrait plus être qu'un mauvais souvenir. Les St-Louis Rams (2- 14) souffrent du coach le plus poissard de la NFL (Steve Spagnuolo); la reprise en main par Stan Kroenke devrait amener les changements qui s'avèrent absolument nécessaires.







Prochain Article : 2/5 : trophée la truelle d'or : ces équipes qui sont chaque année dans une phrase de reconstruction et qui le seront encore pendant longtemps.
Sans spoiler, je dirais qu'il y a des chances pour que cela soit très NFC.
On va voir si j'ai le temps de l'écrire pour la fin de la semaine.

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